Nous cohabitons avec le pigeon depuis bien longtemps. Les Romains l’utilisaient déjà comme moyen de communication et du Moyen-Age à la Révolution Française les seigneurs ont perpétué la pratique. L’élevage du pigeon est resté un privilège réservé aux nobles jusqu’en 1789.
Autrefois, ériger une tourelle pour y loger plusieurs centaines d’oiseaux était un signe extérieur de richesse et de puissance. Posséder des pigeons faisait valoir un avantage stratégique, chaque volatile étant capable de parcourir d’immenses distances pour acheminer un message. Aujourd’hui encore vous pourrez parfois apercevoir ces imposantes tours dans les ruines des châteaux. Depuis 1789 tout le monde peut détenir des pigeons et à partir de cette date des colombiers se sont bâti un peu partout. Toutefois l’élevage se fit essentiellement à des fins alimentaires. Car n’oublions pas que le pigeon se consomme très bien !
La fascinante capacité du pigeon à parcourir des centaines de kilomètres lui a donné une importance stratégique en période de guerre. Grâce à lui les armées ont pu transmettre des messages en s’affranchissant des lignes de communication terrestres. L’un des épisodes les plus fameux de notre histoire récente est probablement celui du commandant Raynal, pendant la bataille du fort de Vaux le 4 juin 1916 non loin de Verdun. Un pigeon nommé « Le Vaillant », désormais célèbre, fut lâché du fort assailli par l’armée Allemande pour délivrer le message du commandant à Verdun :
"Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite toute communication optique par Souville, qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon.
Signé : Raynal."
Selon la légende l’animal est arrivé mourant au pigeonnier, intoxiqué par les gaz utilisés alors sur les lignes de front.
Comme un véritable soldat mort pour la France, l’oiseau fut cité à l’Ordre de la Nation, faisant honneur à la devise des colombophiles aux armées : « franchir ou mourir ».
Il existe encore un colombier militaire (le seul en Europe) sur le site du Mont-Valérien, en région parisienne. N’y manquez pas le musée de la colombophilie militaire.
Aujourd’hui on assimile trop souvent le pigeon à un oiseau des villes porteur de saleté et de maladies. Pourtant bien avant de peupler les villes le pigeon a vécu dans nos fermes et nos campagnes, complétant l’assiette du foyer au même titre que la poule ou le lapin. Car ne vous y trompez pas : la chair du pigeon, bien que ferme, n’a rien à envier à celle du poulet !
L’élevage du pigeon pour l’ornement est également très divertissant. Vous pourrez organiser votre élevage en composant vous-même les couples et obtenir des pigeonneaux de toutes les couleurs. Bien entretenu, le pigeon procure une grande satisfaction et se révèle facile à élever. Par ailleurs il cohabite très bien avec d’autres volailles comme les poules.
Vous découvrirez ici les races de ferme et d’ornement qui vous feront découvrir le pigeon sous un autre jour. Et rapidement vous aimerez cet oiseau sympathique et attachant !